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Tods SandalesLes Inrocks Vikash Dhorasoo Mon enfance en
Surtout, j?essaie de ne pas rentrer dans le gardien d?immeuble, qui passe de temps en temps pour nous virer du seul terrain de jeu à notre disposition.
Le matin, c?est un plaisir de se lever et de filer retrouver les amis, les ma?tres dévoués,
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Tods Oxfords Chaussures, Melle Lemonnier ou M. Moi. J?adore l?école, j?adore être à l?école.
Mais le club du quartier, le Havre Caucriauville sportif (HCS), ne veut pas de moi. Je suis trop petit, para?t-il. Peut-être trop indien aussi. Alors je continue à jouer devant ma tour sous l?oeil de nos seuls spectateurs, un couple de vieux scotchés au rebord de la fenêtre. Ils aiment nous voir courir, crier, vivre.
Avec le HCS, on fait des éliminatoires, des tournois interquartiers, et voilà que le foot me fait traverser la rue. Je découvre les autres quartiers populaires du Havre : Mont-Gaillard, Sanvic, La-Mare-Rouge. Les quartiers bourges, le centre-ville, je les conna?trai plus tard, pendant l?adolescence. Bient?t, je sors de la ville et je joue contre Gonneville, Goderville, ou Saint-Romain et même Dieppe, à quatre-vingts kilomètres du Havre. Une fois, je joue à Lillebonne, sous le pont de Tancarville. C?est la campagne, les gosses de là-bas sont plus calmes, moins vicieux, plus bourrins. On gagne 6-0, on gagne tous nos matchs 6-0.
Puis,
Tods Ballerinas Shoeschaussures tod'sTods Ballerin, à 7 ans, en 1980, le père de Fabian, dirigeant au HCS, me fait enfin signer une licence. Contre l?avis des autres. Peu importe,
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tods online shoppingAngela Joe - C'est da, c?est parti. J?ai un maillot bleu, mais il est un peu trop clair. Alors Mme Tocques, la mère de Nicolas, notre capitaine, m?achète le bon maillot et me l?offre. Dans la foulée, mon oncle Das m?achète des chaussures de foot de la marque Patrick, belles, magnifiques même. J?en prends soin, je les dorlote. A présent,
Tods Desert Boots, je joue partout et tout le temps. Le mercredi, entra?nement en club au stade Jules-Ladoumègue. Le samedi, match. Le midi, dans la cour de récré de l?école Edouard-Vaillant. Le soir, en bas de l?immeuble. Et quand il pleut, on joue dans une cage d?escalier avec une boule de papier aluminium.
Je continue à dribbler des Blancs, des Noirs, des Arabes, des grands,
tod mario, des petits, même quelques filles parfois.
N° 802 du
12 avril
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Nous sommes au début des années 80 et le mélange, la mixité, cela fonctionne vraiment. La peur des étrangers arrivera plus tard. Nous,
Tods Sandales, les enfants, on apprend. A cet ?ge-là, apprendre c?est s?amuser. L?école Edouard-Vaillant, dirigée d?une main de ma?tre par M. Vieux, n?est pas très loin.
Dans la voiture, sur le chemin du retour, je pleure. Adieu le Parc des Princes. Il para?t que c?est à Paris, encore plus loin.
Ma tour à moi est rue Camélinat, au numéro 34. L?HLM familiale se trouve au septième étage, le dernier, et elle ressemble à n?importe quelle HLM. Elle est petite, mais dedans c?est la belle vie.
Petit à petit, les visages se ferment, les rapports se tendent et tout se dégrade. Plus personne ne s?amuse dehors. La fenêtre et les volets des vieux restent à présent fermés.
A la maison, il y a souvent du monde. On parle créole,
Contractions ... - chiendelacasse - @ 20six.fr, on mange mauricien, on danse le séga, le folklore mauricien, et on regarde les films de Bollywood, sur le petit téléviseur. La communauté mauricienne est chez elle à la maison.
Et puis la crise arrive et le ch?mage avec. Nous sommes en 1982 : le deuxième choc pétrolier, consécutif à la guerre Iran-Irak, commence à faire mal. Les pères ne vont plus travailler. Un jour, le mien revient du boulot quelques minutes seulement après être parti. C?est le ch?mage technique. L?Audi 80 dans laquelle toute la famille, sept personnes, avait l?habitude de s?entasser, sans ceinture, ne quitte plus le parking de la cité.
A 16 h 30, les grands frères récupèrent les petits. Le mien, Vipin, m?oublie une fois sur deux, alors je rentre souvent seul jusqu?à l?appartement. Une nouvelle journée commence.
L?ascenseur tombe en panne, la minuterie ne marche plus, un sadique tra?ne dans les caves et la cage d?escalier commence à sentir la pisse. On y retrouve parfois des seringues. Mes soeurs ont 13, 14 ans et pour elles, la liberté s?est déjà envolée. Les gens s?enferment chez eux. Pour moi, Caucriauville, c?est fini. La famille Dhorasoo quitte le petit immeuble de la rue Camélinat pour Aplemont, le quartier d?à c?té. Nous emménageons dans un petit pavillon à retaper. Nous sommes en 1983, et très bient?t, je signerai ma première licence au HAC, le grand club de la ville.
A chaque déplacement, les parents s?organisent. Trois ou quatre voitures,
Tods Gommino Loafers, et en route. Au bord du terrain, c?est casse-cro?te, apéro et le père de Crevette qui crie : ?Vas-y les Bleus ,
Tods Ballerines Chaussures!? Puis c?est le grand voyage pour un match de coupe nationale poussin,
tods handbagstods loaferstods handbags, organisée par la Vache qui rit. On traverse le pont pour aller jouer dans la banlieue de Rouen, à soixante kilomètres du Havre.
Ma mère ne veut pas laver mes affaires pleines de boue, elle n?aime pas encore le foot. Alors, parfois, pour lui faire plaisir, on change de sport. On joue à cache-cache dans les caves communicantes de la cité, imaginées par l?architecte Auguste Perret, qui a redessiné tout Le Havre après la guerre. On fait aussi des courses-poursuites dans les escaliers, on joue aux billes avec les Chinois. De temps en temps, on joue au tennis derrière l?immeuble, sur le parking qui mène au centre équestre de la forêt de Rouelles,
tods Woman, réservé aux plus riches. Une fois ou deux, on passe par un trou dans le grillage pour entrer au Havre Tennis Club. On s?échappe ensuite vers le ch?teau de la Comtesse, gardé par deux bergers allemands. Trop risqué pour moi.
Caucriauville, la ville haute, le quartier populaire du Havre. Je me souviens de tout. Les arcades, la tour ?réservoir? haute de vingt étages et cette rue du 8-Mai-1945 qui accueillait régulièrement les courses-poursuites entre flics et petits ca?ds de quartiers. L?endroit était parfait pour ce genre d?exercices.
Mon père, Manduth, a été président du ?Club dodo?, qui fait la fierté des trois cents familles mauriciennes débarquées au début des années 70 pour travailler sur les chantiers navals. Lui-même travaille là-bas, il est tuyauteur sur des bateaux chargés d?amiante. Les potes de boulot défilent chez nous. Le travail agit comme un véritable lien social, mon père ne parle pas fran?ais mais est parfaitement intégré.
On bat le HAC (Havre Athletic Club), puis on perd en demi-finale contre Oissel. C?est la première grande désillusion. Ils sont moins forts que nous, et pourtant? C?est ?a le foot ! C?est dur, c?est violent.
Mes potes Fabian et Louis-Serge, dit ?Crevette? à cause de son physique squelettique, m?appellent par la fenêtre pour descendre. Moi, mon surnom,
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Tods SlippersResistencia S, c?est Vishnu. Un match de foot se prépare. Il y a aussi mon frère Nanou, Christophe,
Tods Nouveau Arrival, Leblond, Lebon Paillette et tous les autres? Sur le terrain de gravier, j?encha?ne les feintes de corps. J?évite les merdes de chiens, le bac à sable, le tourniquet et les racines des arbres qui éclatent le sol.
Vikash Dhorasoo