Il revendait à l'hôpital les marchandises volées

Il revendait à l'h?pital les marchandises volées
HIER, Michel alias ? Buffalo ? étaità la barre. Cet aide-soignant habitant le Val-de-Marne compara?t dans le procès fleuve qui sedéroule depuis mercredi au tribunal correctionnel d'Evry. Jusqu'à la fin de la semaine prochaine,57 personnes devront s'expliquer sur un vaste trafic de marchandises volées - de la cassettevidéo aux parfums, chaussures, vêtements griffés et alcools - remontant à près de huit ans.Buffalo est présenté comme ? le plus gros client ? de Daniel, le personnage capital du réseau.Daniel entreposait dans son pavillon de Souzy-la-Briche des marchandises dérobées par d'autresdans des camions et des entrep?ts. Jusqu'à son interpellation par les gendarmes en juin1997, Buffalo aurait écoulé pour plusieurs centaines de milliers de francs de ces articlesvolés à l'h?pital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Aide-soignant, Buffalo anime aussi l'associationPMA (Paramédicaux associés) et dispose d'un petit magasin de photo en face du réfectoire. ?J'ai connu Daniel en 1995, à la pêche. Il m'a immédiatement mis au parfum de la combine. Laboutique représentait une opportunité de vendre très facilement ?, explique-t-il, les épaulesvo?tées.Lors de la perquisition, les gendarmes mettent la main,chaussurestods, entre autres, sur 15 000 Fen liquide, des lunettes,chaussures tod's, du parfum, des cosmétiques, des chaussures de marque, des dizainesde cartouches de cigarettes. Ils découvrent aussi les deux produits qui apparaissent comme la? marque de reconnaissance ? du réseau : des pulls Manoukian et des cassettes vidéo des ? 101Dalmatiens ? ! ? On a aussi trouvé un classeur avec des photos de produits volés. C'était uncatalogue consultable à la boutique ? ?, interroge le président. La réponse tombe, éminemmentpragmatique : ? Je n'avais que 6 m2. Je ne pouvais pas tout stocker là-bas... ? Commeles autres prévenus, Buffalo reconna?t s'être fourni auprès de Daniel. Il revendait sa marchandiseet remboursait Daniel en se faisant une marge. Livré directement à l'h?pital au moins une foispar semaine, il aurait écoulé pour 800 000 F de marchandise au total, réalisant150 000 F de bénéfice. L'évocation de ses clients jette justement un froid : ? une grosse partiedu personnel de l'h?pital... ? Le président semble s'étonner de la ? clémence ? de la sanctiondisciplinaire qui a frappé Buffalo - deux ans d'exclusion de l'Assistance publique avant d'êtreréintégré dans un autre grand centre hospitalier phare du Val-de-Marne. ? Ben, des cadres connaissaientbien la boutique... ?, élude le prévenu.Autre motif de stupéfaction, l'état des finances de Buffalo.Les magistrats ont un regard incrédule quand il explique qu'? en difficultés financières permanentes,soucieux de rembourser Daniel le plus vite possible ?,chaussures tod's homm, il avait contracté un emprunt auprèsd'une société de crédit. ? Au bout de tout ?a, je ne suis pas un homme riche, confie-t-il. Jesuis toujours surendetté et n'ai pas pu rembourser toute la marchandise... ?